Le journal de bord

21 Août 2018

Les Loustics des Bahamas aux Acores

posté dans : Le journal de bord

Les préparatifs

Le « Nassau Harbourg Hotel and Marina » n’est pas vraiment une marina de charme.  Elle est située comme toutes les autres sur l’île de New Providence le long du canal qui la sépare de Paradise Island.  C’est néanmoins un endroit idéal pour préparer le départ : une piscine pour les enfants, des machines à laver, un môle juste en face avec un magnifique supermarché et Starbuck coffee avec Wifi et des bons tuyaux donnés par les membres de l’hôtel.  Par contre, pas d’eau courante au ponton (il y a une fuite) et pas de possibilité de se connecter à l’électricité, qui fonctionne avec des prises américaines.

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Les préparatifs sont classiques : nettoyage des cales, du bateau et des vêtements.  Rangement des coffres pour y placer les réserves de nourriture, vérification des gréements dormants.  Soulagement : il est possible de remplir la bouteille de propane ‘made in France’.  Il faut pour cela louer une voiture, aussi utile pour les courses et aller jusque l’aéroport.  Fred part avec Violette qui assure le guidage comme une chef pendant l’heure de trajet.

Histoire de se changer les idées, nous effectuons 2 visites :

L’Atlantis Paradise Island and Casino est probablement l’endroit le plus kitsch que nous ayons vu : il s’agit d’un méga complexe hôtelier abritant plus de 4000 chambres, le plus grand casino des caraïbes, des boutiques, des restaurants, une marina pour super yacht, un parc aquatique avec piscines, aquariums géants, le tout réparti sur 4ha.  Le plus incroyable est la reconstitution d’une cité de l’Atlantide dans le hall principal où nagent des requins et des raies Manta…  les enfants ont adoré.  Nous tentons malgré tout de leur expliquer qu’il s’agit du contre-pied de ce que nous voulions leur montrer comme valeurs durant cette année sur le bateau.

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La promenade dans Nassau débute par un Mc-Do… ‘un p’tit dernier avant la route’.

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Le centre s’enorgueillit de quelques élégants édifices gouvernementaux remontant de l’époque coloniale, souvent roses et rehaussés de colonnades.  Le tout se concentre autour de Parliament square.

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Pendant notre visite, nous recevons un message de Bob et Philippe : leurs vols ont été avancés.  Ils arriveront avec 4 heures d’avance (et Philippe a bien failli rater son vol depuis Bruxelles).  La visite de Nassau est donc écourtée et nous passons rapidement et sans regrets dans Bay Street, bordées de magasins à arcades entièrement dédiés aux bateaux de croisières qui font halte à quelques mètres de là.

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Les courses sont expédiées et nous arrivons juste à temps à l’aéroport.  L’équipe est au complet.

Sylvie (nous en parlerons souvent, c’est notre routeuse météo) nous prévient qu’il est nécessaire de partir rapidement.  Nous décidons donc de ne pas nous rendre à Spanish Harbour au nord d’Eleuthera d’où il était prévu de terminer la préparation, mais de partir directement depuis Nassau en se laissant un jour pour tout terminer.

Jeudi 28 juin, le départ

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Lever tôt, petit déj croissant et jus frais (merci Bobby !), une dernière douche puis direction la pompe à essence au bout du quai.  Un bout accroché à un pare-battage traine dans l’eau et va s’enrouler autour de l’embase moteur bâbord.  Petit plouf dans l’eau pour Fred pour décrocher le tout : rien d’endommagé mais ça ne démarre pas sous de bons hospices !  Nous prenons la petite passe à l’est de Paradise Island puis direction nord des Eleuthera.

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Nous naviguons à la voile.  Le vent est influencé par le passage de grains mais nous permet de progresser.

Le 29 et le 30, navigation tranquille

Nous naviguons sous code D, mer plate et soleil.  Un départ idéal donc qui permet à chacun de s’amariner et de s’organiser.

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Pour les nuits, nous optons pour le même système qu’à l’aller : 4 quarts de 2h30 commençant à 21h00.  Nous recréons également l’heure Loustic : cette fois-ci, on ajoute 10 min. chaque jour pour éviter le décalage horaire à l’arrivée.

Téo marque tous les jours la position du bateau sur la carte papier amenée par Jean-Marc lors de la traversée aller. Ça sera très utile pour visualiser la position des dépressions et anticyclones lors des points météo.

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Premières 20 heures au moteur

Le 30, à la tombée du jour, le vent tombe complètement…une première nuit et une bonne partie de la journée suivante sur une mer calme sous le ‘doux ronronnement’ du moteur.

C’est à cette occasion que nous découvrons que le moteur tribord souffre de la même maladie que le moteur bâbord (maladie qui a nécessité le remplacement du boitier MDI en mars dernier).  Nous connaissons donc le remède : déconnecter la borne négative de la batterie en plus du positif en descendant chaque fois dans la cale moteur avant et après chaque utilisation… pas pratique du tout et même stressant en cas d’un besoin urgent de moteur, mais indispensable pour éviter tout défaut d’allumage.

Passage d’une zone dépressionnaire pendant 5 jours

Une zone dépressionnaire actuellement sur les Bermudes descend vers le Sud des Bahamas et croise quasi notre route.  Elle n’est malheureusement pas active au niveau du vent mais nous apporte quelques averses et des grains avec fortes rafales.  La navigation est donc plus compliquée : le vent change de direction et de force régulièrement au gré du passage des grains et de la dépression.  Nous tentons de garder le cap, d’utiliser au minimum le moteur en cas de pétole, et de rester réactif afin de prendre / relâcher les ris au bon moment.

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C’est lors d’une de ces prises de ris que le bout d’écoute du code D va se coincer autour de l’hélice bâbord cette fois.  A nouveau, plus de peur que de mal.  La bouteille de plongée achetée pour ce type de problème fait donc sa sortie et Fred réussit à dégager rapidement le bout qui s’est simplement enroulé autour du self-drive sans causer d’autres dégâts.

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Le bilan de cette première semaine de navigation n’est pas trop mauvais : nous avons une moyenne de 5,3 kts depuis notre départ.

Nous apprendrons par la suite que cette zone dépressionnaire s’est renforcée pour se transformer en un cyclone subtropical du nom de Chris…nous sommes donc partis au bon moment !

A partir du 6 juillet, 6 jours dans le premier anticyclone

Sylvie nous avait prévenu : « Les choses ne sont pas simples sur l’Atlantique… il faut passer au travers une très large zone anticyclonique qui s’étend du 32 au 40 N de l’Europe aux USA » (effectivement, c’est très vaste).  Les journées s’enchainent et se ressemblent : le ciel est parsemé de ces gros nuages blancs, la mer est plate.  Le vent reste désespérément faible… un peu plus fort l’après-midi et s’orientant souvent SSE (on a même sorti le code D 2 jours), quasi nul en début de nuit puis augmente légèrement direction E (zut, c’est dans le nez).   Nous avançons donc lentement : 100 miles par jour vers l’objectif.  La vie à bord est bien établie : le matin, les enfants dessinent, écoutent de la musique, s’exercent dans leur cahier de vacances.

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Téo termine son CEB (pour du beurre cette fois).

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Puis, c’est lunch tous ensemble vers 13h30, suivi d’un film pour les enfants et siestes pour les grands.  Ensuite, on joue (Carcassonne se diversifie au fil des jours)

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ou on se lance dans d’autres activités, comme la préparation de cookies et de pain frais,

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avant de préparer le repas du soir.

Exemple de aasse-temps pour Bobby : transfert de la cassonade en vrac dans un pot via un entonnoir en papier… ça colle…

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En fin de journée, la question de mettre les moteurs pour quelques heures se pose régulièrement.  Fred crée un petit tableau avec le décompte des heures moteurs : le 9, 1/3 des réserves est déjà consommé et nous sommes à la moitié du parcours théorique.

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Quelques anecdotes

Les belges ont battu le Brésil 2-1… la journée du 6 démarre donc dans la bonne humeur de cette bonne nouvelle… les drapeaux sont tirés dans Loustic.

En cette soirée du 7 juillet, le matériel de pêche est de sortie.  Une première touche : un poisson bleu avec une queue jaune qui arrive malheureusement à se dégager au moment où nous allions le remonter à bord.

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Puis une seconde touche : du gros qui prend bien 3 à 400 m de fil et plonge quasi sous le bateau  Après 1/2h à tenter de le remonter, le fil casse… un nouvel appât de perdu.

Le 8 juillet : Téo perd une dent… la troisième du voyage. La petite souris, bien prévoyante, passe tout de même !

La nuit, le ciel étoilé est magnifique et descend très bas sur l’horizon : on y distingue clairement Mars, Jupiter, Saturne.

Les couchers de soleil sont toujours aussi magiques.

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Le 9 juillet en fin de journée, le vent est complètement tombé : l’occasion d’un bain dans la plus grande piscine du monde.  Tout le monde goute au plaisir de la baignade et les enfants, pas du tout impressionnés, plongent depuis la plage arrière.  Nous veillons à laisser tout le temps un adulte à bord du bateau 🙂

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Le 10, définitivement une journée bof. Outre que les belges perdent en demi-finale contre la France 1-0, nous nous inquiétons de Chris qui devrait longer les côtes américaines et pourrait nous impacter : échange de position régulière avec Sylvie et demande de sa part de filer plein Est au moteur si besoin….l’angoisse monte sur le risque de se voir rattrapé.   Les 2 dauphins qui croisent notre route illuminent quelque peu cette fin de journée.  Le vent se lève enfin la nuit et nous permet de nous échapper… plein E donc.

Du 11 au 13, les effets bénéfiques de Chris

Sylvie nous confirme la trajectoire de Chris vers le NE.  Aucun danger pour nous et bien mieux même, un peu de vent : 10 à 16 kts pendant 2 jours, ça fait du bien d’avancer un peu.  Ce vent nous accompagne jusque la fin de la matinée du 13.  L’occasion de passer sous la barre des 1000 MN à parcourir.  Ca tombe bien car Sylvie qui traverse le golfe de Gascogne n’est plus contactable pendant 36 heures.

La nuit du 12 au 13, le ciel s’est couvert, apportant même un peu de pluie et du vent jusque 20 kts…petite point de vitesse pendant quelques heures (ce sera la seule du voyage d’ailleurs).  Le stress lié à ce cyclone est derrière nous.  On en profite.

Le 12 au soir, Violette perd une nouvelle dent, heureusement la petite souris, toujours aussi prévoyante, passe.

Le 13, nous ressentons une grosse houle pas bien méchante qui nous vient par l’arrière et qui a plutôt tendance à nous pousser, ce sera le dernier effet de Chris.  Le vent tombe progressivement tout au long de la journée.  Fin de l’épisode cyclone tropical Chris qui, fort heureusement, est passé suffisamment loin que pour nous poser des soucis.  Nous commençons à calculer le nombre de jours restants sans imaginer que nous aurions besoin de…

5 jours pour passer l’anticyclone des Açores

Voilà que se présente le prochain obstacle de taille : un gros anticyclone nous barre la route vers les Açores.

Le 13, fin de journée, Sylvie nous propose de remonter plein Nord pour aller chercher du vent : l’anticyclone est en effet traversé par un front qui ondule à l’horizontale vers le 40N générant du vent.  Un « détour » de 260 MN : le compteur du « reste à faire » passe donc de 870 à 1130 et le moral en prend un coup.  Le vent reste faible et nous progressons à 3,5kts par vent arrière avant de lancer les moteurs.

Le 15, tôt le matin, nous recevons un message de Sylvie de la veille au soir.  Changement de programme, le front disparait et le détour par le Nord est trop grand.  Nous avons plus de chance de progresser en passant par l’anticyclone. On a l’impression d’avoir passé 11 h au moteur vers le nord pour rien (même si ce n’est pas perdu pour la suite).   La nouvelle préoccupation de taille, qui met nos nerfs à nouveau à l’épreuve, est maintenant le diesel : il nous reste environ 65 h d’autonomie, ce qui est clairement insuffisant pour rejoindre les Açores uniquement au moteur.

Ce décalage de réception des messages Iridium est un sujet de discussion car nous ne comprenons pas pourquoi certains nous arrivent instantanément et d’autres avec plusieurs heures de retard. Nous comprenons également que France et Anne ne reçoivent pas nos SMS….allez savoir pourquoi ?

S’en suivent des jours que nous ne comptons plus à essayer de progresser à la voile dès que possible et d’avancer plein E lorsqu’on met les moteurs en marche.  France doit également s’organiser pour trouver un logement et des activités avec Noé et Matisse, car il est maintenant évident que nous ne serons pas au rendez-vous du 21 juillet à San Miguel.

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La vie à bord est établie et chacun a pris son propre rythme : Fred dort plus longtemps le matin, Philippe et Nancy font la sieste dans l’après-midi et Bobby en fin de journée, le tout entre de nombreuses séances lecture.

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Pour les enfants, le rythme reste le même et ils ne se plaignent jamais de la longueur du temps qui passe.  C’est quelque part l’avantage de ce vent faible : les conditions de vie à bord ne sont pas dures, le bateau bouge à peine et puis il fait beau !

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Quelques anecdotes

Nous observons à la surface de l’eau d’étranges méduses que l’on repère facilement : un aileron translucide rose qui sort de l’eau,

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Quelques bouteilles en plastique ou des bouées croisent également notre route mais ça reste anecdotique.  Plus aucune sargasse qui nous ont tant surpris aux Caraïbes.

Séances photos pour Juliette

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Tous les jours, nous croisons un super tanker qui file à 11 kts sur une route parallèle à la autre.  Un de ceux-ci nous appelle même la nuit du 17 au 18 pour voir si tout se passe bien… comme quoi on n’est pas si seul.

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Les efforts de pêche restent infructueux malgré les essais journaliers de Bobby et Philippe.

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Quasiment tous les jours, nous croisons des mammifères marins sans vraiment pouvoir identifier de quoi il s’agit.

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Nous trouvons tous les jours de quoi faire un repas digne de ce nom que nous prenons tous ensembles. Cuisiner est facile : ça ne bouge pas!

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On teste même le Corned Beef acheté comme solution back-up… pas si mauvais finalement!

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Et toujours les couchers de soleil

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Le 19 : retour du vent

Nous avions observé une houle et quelques heures plus tard, à la tombée de la nuit du 18 au 19, le vent s’oriente NNE à 10 kts nous permettant de progresser à nouveau à la voile et laissant présager que nous sommes en train de quitter le cœur de l’anticyclone.  Le vent continue d’augmenter durant la journée du 19 mais en s’orientant E-ENE…juste dans le nez pour rejoindre Horta.  Après ce soulagement lié au retour du vent, c’est un nouveau casse-tête : car sous bâbord amure, nous visons les Canaries et sous tribord le Groenland. Nous passons sous la barre des 500MN restant le 19.

Les 2 jours suivants sont vraiment difficiles pour les nerfs : les bords au près ne nous rapprochent de l’objectif que de 2,5 kt par heure : en 24 heures, nous nous sommes rapprochés de 50 MN malgré une vitesse supérieure à 5 kts.

Philippe continue de revoir ses grands classiques : les enfants sont ravis et ne se lassent pas de dessiner, jouer au magasin ou inventer des histoires.

La nuit du 20 au 21, l’écoute de la GV lâche.  Nous avions observé une usure de la gaine extérieure depuis le départ et raccourci le bout afin de changer le point de friction mais ça n’a pas suffi.  Une des écoute du Code D remplace celle de la GV lors d’une opération finalement rapide et sans difficulté dans une nuit noire encre.  L’opération est poursuivie le lendemain en ajoutant une seconde manille au point d’attache de l’écoute permettant à la poulie de bien se mettre dans l’axe.

Après cette opération, vers 16h00, le vent tombe à nouveau en dessous de 7kts pour 2heures, nous obligeant à mettre un moteur en route et donnant un nouveau coup au moral .

Le 22 : nous avançons enfin

Sylvie nous avait prévenu mais nous ne voulions pas y croire : « durant la nuit du 21 au 22, le vent va revenir NNE puis N dimanche tout en forcissant ».  A 3h00 du matin, nous abandonnons définitivement l’idée de nous arrêter à Horta (passage obligé de toutes les traversées transatlantiques) et nous prenons un cap direct vers Sao Miguel.  France y est arrivée cette nuit avec Noé et Matisse, et nous voulons les rejoindre rapidement.  La distance restant à parcourir augmente de 135MN mais la vitesse du bateau dépasse 8 kts de moyenne sur 10 heures… un vrai soulagement il faut bien l’avouer.  Malheureusement un nouveau coup au moral nous attend : à 20h15 sous l’effet combiné du vent qui a augmenté et le tangage du bateau, le Code D se déchire au niveau du point d’écoute…nous perdons cette voile fondamentale pour avancer dans le petit temps (PS : au moment de finaliser cet article, le code D a été réparé à Ponta Delgada sans aucun souci – la coupure ayant été nette).  Fred s’en veut pour cette faute d’appréciation et n’arrive à dormir que quelques heures la nuit.

Fort heureusement, le vent continue à souffler toute la journée du 23 nous permettant de progresser comme il se doit vers l’objectif.

Le 24 : A nouveau au moteur

Vers 00h00, arrivés dans le cône de dévente sous le vent des îles du Nord, le vent tourne et finit par tomber complètement en quelques minutes.  Il reste 135 MN et les réserves de diesel semblent suffisantes pour atteindre Ponta Delgada.  Décidemment, il faudra se battre jusqu’au bout avec ce vent qui fait défaut.  Nous avançons donc principalement au moteur tout en ayant l’occasion de naviguer à la voile quelques heures. L’alarme surchauffe moteur gauche retentit : nous découvrirons qu’il s’agit de l’impeler de la pompe de refroidissement eau de mer… une pièce d’usure qui a heureusement tenu jusqu’au bout.

L’Atlantique nous fait un dernier cadeau : une cinquantaine de dauphins viennent s’amuser avec les étraves de Loustic en fin de journée.

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Nous apercevons aussi entre la mer et la masse de nuages une forme plus foncée : c’est bien Sao Miguel !  Dernier repas sur Loustic avec les dernières réserves…nous n’avions pas si mal compté que cela et la créativité culinaire aura permis de tenir jusqu’au bout.

Le 25 : nous y sommes !

A 4h30 du matin, le vent est de retour et c’est donc sous voile que nous parcourons les 15 derniers MN.

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Fred et Nancy réveillent Bob et Philippe à 6h00 et à 7h00, nous sommes au quai après 27 jours et 18 heures de navigation et 3100 MN de parcourus…que des records de longueur.  Pas d’effusion de joie particulière, mais un petit déjeuner qui fait du bien… il faut toujours un certain temps pour reprendre pied.

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Quelle aventure ! Il est très difficile de décrire les émotions, les sensations, les découvertes intérieures, les nuits noires ou claires comme en plein jour quand la lune veille.  Finalement, chacun ressent et gère à sa façon les difficultés de façon différente:  longueur du trajet, manque de nourriture variée ou de terre ferme, le fait de vivre à 7 dans un espace confiné, la gestion du sommeil et l’incertitude.  Incertitude sur le diesel, le casse-tête face à ce vent qui a fait défaut et l’attente, l’attente de conditions meilleures sans pouvoir faire quoi que ce soit.

Merci à nos 2 coéquipiers qui ont vaillamment partagé cette traversée et qui ont aidé à amener Loustic à bon port.

Last but not least : mention spécial aux « Chicos » qui ont fait preuve d’une sagesse  et d’une patience à toute épreuve.

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