Le journal de bord
Les loustics à Turks and Caicos
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Vers Turks and Caicos
Il y a encore quelques semaines, nous n’en avions jamais entendu parlé, mais comme les îles de Turks and Caicos sont sur notre route entre les BVIs et les Bahamas, il serait idiot de ne pas s’y arrêter quelques jours.
Géologiquement, ces îles font partie du même ensemble que les Bahamas, avec des îles basses de formation calcaire, aux petites falaises blanches (on se croirait au cap blanc nez en plus petit ;-)) et regorgeant de bancs de sable. Elles forment désormais un état indépendant, peuplé de descendants de pirates, d’esclaves et de loyalistes, ces américains restés fidèles la couronne britannique.
3 jours et 2 nuits, c’est le temps qu’il nous faut pour les rejoindre à 7 kts de moyenne… sous un vent entre 16 et 25 kts que l’on garde en ¾ arrière.
Nous retrouvons rapidement l’ambiance traversée : les quarts, les jeux (Carcassonne a un grand succès…merci mamy Do), les siestes, les couchers de soleil
Deux incidents à mentionner: le pontet du nouveau bout dehors qui a lâché, Fred confectionne un système D… histoire de continuer à utiliser le Code D, et une attache du siège extérieur qui se plie. Nous accueillons également à bord une tourterelle, visiblement à bout de force et qui profite du lift jusque la côte. Nous sommes accueillis par des dauphins!
L’arrivée se fait à la nuit tombée sous une demi-lune juste devant le cruise ship center.
Le 24 mai : Cokburn et ses jolies maisons
Nous sommes réveillés relativement tôt par qqn du port qui nous demande de bouger: un navire de croisière arrive et nous sommes 5 mètres dans le chenal. C’est impressionnant de voir, peu de temps après, l’animation incroyable sur la plage : musique (il n’est pas 9h00), bouée tractée, bateaux à la journée. Ce centre n’ouvre que lorsqu’un bateau arrive et il a été reconstruit rapidement après l’ouragan… business oblige!
Les formalités sont rapides. Par contre, c’est certain, nous ne resterons pas plus d’une semaine car au-delà, c’est 300$ pour obtenir un cruising permit ! Les choix se simplifient dans ce grand terrain de jeu et nous comptons suivre les traces de Moby, l’Outremer 51 de nos amis bretons qui est quelques semaines devant nous.
Nous déplaçons Loustic jusque devant Cokburn, la capitale de Turks.
Nous aimons bien l’ambiance cool qui y règne, même si les traces du passage des 2 ouragans sont encore bien présentes (et oui, ils ont eu Irma puis Maria à 2 semaines d’intervalle). Promenade dans Front Street le long des édifices historiques aux tons pastels, construits à l’époque de l’industrie saline (des XVIII et XIX siècles), s’imprégnant de l’architecture bermudienne. Le marché couvert est surmonté de ce cactus. Malheureusement, le petit musée ferme ses portes devant nous: dommage, car une gentille dame avec qui nous papotons dans son petit magasin local nous raconte (en français :-)) que ce musée contient les vestiges de la plus vieille épave des Caraïbes (1505).
Nous terminons la journée par un chouette resto – le plus sympa du voyage – pour Fred et Nancy, puis verre au Sand bar (une institution) exceptionnellement ouvert en soirée: c’est petit concert ce soir pour le retour d’un dive-master. Les enfants se font leur désormais classique hot-dog/film sur Loustic.
25 mai : plongée
Fred et Téo partent pour une plongée en bouteille : l’eau est d’une clarté incroyable et les récifs coralliens merveilleux et extrêmement poissonneux (notre bibliothèque de photos de poisson continue donc de s’améliorer).
Nancy et Violette, quant à elles, partent pour un snorkelling sur un petit récif derrière Loustic. Violette attrape la bouée malgré la houle, et la plongée est magnifique pendant 5 minutes, mais l’expérience tourne court : elles se font ‘attaquer’ par une nuée de colas, habitués d’y recevoir de la nourriture lorsque les touristes des bateaux de croisière y débarquent.
Nous partons pour Big Sand Cay en début d’après-midi. Apéro obligatoire comme après chaque navigation.
J+330 : Dans le vent au milieu de nulle part
25 kts établis avec des pointes à 30 : ce sont les conditions que nous aurons durant ces 2 nuits et cette journée à Big Sand Cay, ce petit îlot de sable blanc, perdu au milieu de l’eau. L’ancre est solidement enfoncée dans le sable – petite alerte avec changement de fusible du guideau en urgence – et le plan d’eau reste plat… pas d’inquiétude donc. Pas de dégât apparent des cyclones, la plage est intacte et sauvage à souhait. Le gros grain du matin passé (c’est l’occasion de travailler pour l’école et de terminer les bricolages), nous partons sur la plage.
Jeux dans les vagues, observation des oiseaux, des coraux et des magnifiques gorgones colorées.
Nous ramassons malheureusement aussi beaucoup de déchets: du matériel de pêche, mais surtout du plastique emporté lors des ouragans (on comprend mieux les dangers pour les poissons de ces mini-morceaux de plastique).
Nous n’allons pas plus loin dans l’île, car le site est une réserve ornithologique et recouvert de ces herbes, à priori inoffensives, mais parsemées de petites boules piquantes qui rentrent dans les pieds. L’après-midi, séance kite obligatoire !
La nuit, avec la pleine lune, c’est magique.
Le 26 mai : une journée de transition
Afin de profiter au mieux du fameux banc de Caicos, nous décidons d’aller ancrer ‘à sa porte’ sous le vent de six hill Cay’s. En début d’après-midi, nous y sommes après une navigation très rapide. Le vent continue de souffler entre 20 et 25 kts et, même si le mouillage n’est pas très agité, il ne nous viendrait pas à l’idée de sortir les masques et tuba pour une plongée le long des rochers. Et dire que les Squid (prévisions météo) pris il y a quelques jours annonçaient 10 kts. Au programme de l’après-midi: cours, tri des photos, entretien de Loustic et préparation de cookies par les filles.
Au lit tôt car demain nous partons dès que possible. Nuit agitée: le mouillage est rouleur dans 25 kts de vent.
Le 27 mai : le banc de Caïcos
A 7 heure du matin, nous levons l’ancre, le ciel est nuageux. Heureusement, quelques heures plus tard, le soleil fait son apparition et la couleur turquoise apparait: c’est vraiment magique… une de nos plus belles navigations. On oublie que l’on est dans 3 à 5 mètres d’eau. Nous parcourons 45 MN sur cette étendue immense à 7 kts. Les nuances de turquoise sont infinies, changent continuellement, offrant une peinture époustouflante.
Arrêt le midi à French Cay où Fred part en exploration snorkelling, mais c’est vraiment trop agité et nous repartons directement pour l’ile de Providenciales (appelée Provo par les locaux) qui concentre les centres urbains et les complexes hôteliers.
Nous ancrons à Sapodilla bay à quelques centaines de mètres d’une jolie plage, abritée du vent et de la houle et bordée de villas de location.
Baignade bien méritée pour tout le monde, et les enfants ressortent le matelas pneumatique.
2 jours à Grace baie
Après bien des réflexions (cela vaut-il bien la peine de se refaire une journée de navigation, dont qqs heures au près, pour passer de l’autre côté ?), nous décidons finalement de nous rendre au nord de l’île pour ancrer le long d’une plage de sable blanc de plusieurs dizaines de km de long.
Les formalités faites (cette fois-ci, ils n’ont plus le formulaire et il faut qu’il vienne de la ville), nous contournons l’île: 8 km à vol d’oiseau mais 44 NM (environ 80 km pour nous). Le vent est à nouveau soutenu (25 avec des pointes à 30, il parait que c’est exceptionnel pour la saison… encore une fois). Nous profitons d’une nouvelle navigation sur le banc de Caicos (on ne s’en lasse pas!),
puis passage de la ‘frontière’ (incroyable changement de couleur, on passe du turquoise au bleu marine en une ligne nette).
En longeant l’ile de West and Caicos, nous observons un énorme complexe touristique à l’abandon avec piste d’aviation et marina : il s’agit d’un investissement du prestigieux Ritz-Carlton, que la crise financière de 2008 aura stoppé de plein fouet dans son développement.
Les bords au près dans la baie sont ensuite moins agréables mais à 17h00, nous sommes à l’ancre dans Grace bay. Les enfants trouvent que de loin, ça ressemble à la côte belge (c’est vrai que cette longue plage bordée d’hôtels y fait penser) mais finalement, on est content d’être là: jolie plage de sable blanc, pas d’hôtel devant nous et plan d’eau plat. Petit plouf pour se rafraichir.
Nous nous y posons une journée. Fred part en trotinette à la recherche d’un fusible et de pilot chart des Bahamas mais sans succès. L’occasion de rentrer ‘dans les terres’ et de constater qu’il n’y a en fait pas grand-chose: une route express bordée de quelques grands magasins, des constructions récentes (il y a 40 ans, il n’y avait rien ici). Le reste de la famille profite de la plage. Snorkelling le long du reef pour toute la famille,
puis plongée en bouteille pour Fred dans un environnement incroyable: anges des caraïbes, baracudas autour de récifs formant des jardins sur le banc de sable. Avitaillement dans un supermarché vraiment bien achalandé pour trouver des fruits et légumes: il semble que le Sud Bahamas soit pauvre, on y a battu le record du prix pour les courses! Nous terminons par une soirée pizza au bar du Seven Star hôtel: wifi, coussins confortables, piscine pour les enfants, vue sur mer/coucher de soleil, le tout dans une ambiance musicale « live » très cool.
Demain nous partons pour les Bahamas, dernière étape de notre voyage aux Caraïbes. Une nouvelle page qui se tourne, du turquoise plein les yeux !